Bonnier

Claude Bonnier
(1887 - 1944)
Commandeur de la Légion d'Honneur
Croix de Guerre 14 -18, 39 -45
Compagnon de la Libération


En 1915, agé de 17 ans, il s'engage dans le génie, il participe à la guerre de sapes et de mines où il se distingue et risque même de perdre la vie en juin 1917 lors d'une explosion d'obus allemands. Le 6 novembre 1917, il est envoyé sur le front d'Italie ou il s'occupe du Génie (logistique, Ponts, communication...) en mars 1918 il participe à la bataille de la Somme où il reçoit plusieurs citations pour ses actions aux combats.

A 21 ans, il est Lieutenant, Chevalier de la Légion d'Honneur et décoré de la Croix de Guerre! Sorti de l'ecole des mines en 1919, il entre dans une usine d'aviation d'Argenteuil, il réalise alors d'importants travaux scientifiques sur les moteurs d'avions (dont certains brevets sont encore utilisés de nos jours!).

En 1939, Commandant de l'Armée de l'Air, il demande à partir au front et particpe à la défense de Dunkerque. Démobilisé en aôut 1940, en Novembre 1942 il s'engage dans les Forces Françaises Libres et rejoint l'Angleterre où il suit un stage de Commando-Parachutiste en prepaparation pour etre envoye en France.
Dans la nuit du 14 au 15 Novembre 1943, Claude Bonnier alias "Hypoténuse" atterrit à Angeac-Charente avec son adjoint Jacques Nancy. Il est envoyé en France en qualité de DMR (Délégué Militaire Régional) de la Région B (tout le sud-ouest de la France). mandatté par De Gaulle, il est chargé de réorganiser la Résistance en prenant contact avec les différents chefs de réseaux dont il est le supérieur hiérarchique, en organisant des parachutages afin d'armer des groupes de sabotages. 
Le 5 Février 1944, il se rend à Chasseneuil pour rencontrer le Colonel André Chabanne, chef d'un maquis, il va baptiser ce Maquis: "Bir-Hackeim" du nom de la 1ère victoire de Leclerc en Lybie sur les troupes de Rommel.
Arrêté sur dénonciation à Bordeaux par la gestapo le 9 février 1944, il se donne la mort à l'aide d'une pastille de cyanure afin de ne pas trahir sa patrie et les resistants sous ses ordres. D'après un témoin, emprisonné en même temps que lui, Claude Bonnier ayant fait tomber sa capsule de cyanure se voit contraint de recouperer sur le sol quelque morceaux, il est ainsi décédé au bout des souffrance terribles.
Il est inhumé dans la crypte du Mémorial National de Chasseneuil depuis le 8 Mai 1954.

 

Jean Lapeyre-Mensignac

C’est dans l’intimité familiale, selon ses vœux, qu’ont eu lieu à Nontronneau, mercredi 31 décembre, les obsèques du docteur Jean Lapeyre-Mensignac, décédé à l’âge de 92 ans (lire « Sud Ouest » de lundi). Il était l’un de ces grands héros discrets de la Résistance. Commandeur de la Légion d’honneur, membre de l’Empire britannique (MBE), médaillé de la France libre, ce natif de Nontron avait été distingué aussi bien par le général de Gaulle que par la reine d’Angleterre. Il avait ensuite fait preuve d’un engagement total de médecin de campagne. L’ancien maire de Nontron, Pierre Giry, lui a rendu hommage et l’historien du Nontronnais, Hervé Lapouge, a résumé les grandes heures de sa vie : « La première de ces vies fut celle d’une enfance nontronnaise, aux côtés de son jeune frère Pierre, puis d’une adolescence studieuse au lycée d’Angoulême. Étudiant en médecine à Bordeaux, une seconde vie à peine entamée, le joug de l’occupation allemande le conduisit, avec son ami René Chabasse, à mettre en place, dès l’été 1940, un réseau de passeurs. » Opérations clandestines Jean Lapeyre-Mensignac organisa par la suite de multiples opérations aériennes clandestines entre la Grande-Bretagne et la France. Ainsi, ont été notamment réceptionnés en 1943 par atterrissages à bord d’un Lysander, Pierre Brossolette et Forest Yéo-Thomas, agent secret britannique du Special Operations Executive ou encore Claude Bonnier, délégué militaire régional chargé de coordonner et organiser les divers réseaux, et son adjoint Jacques Nancy, futur chef de la Section spéciale de sabotage (SSS). En 1944, Jean Lapeyre-Mensignac et ses compagnons, traqués de toutes parts, s’étaient réfugiés à Javerlhac. « Puis, dans l’attente de nouveaux et forcément faux papiers d’identité – fournis par Guy Héliès, alors secrétaire général de la sous-préfecture de Nontron -, ils se sont retrouvés dans le grenier de l’école de Poperdu, cachés par l’instituteur René Bersars, figure incontournable de la Résistance en Nontronnais », raconte Hervé Lapouge. Liberté et tolérance Après la guerre, Jean Lapeyre-Mensignac a repris ses études de médecine et les mena à bien. Il prit la suite de son père, décédé en 1948. « L’heure de la retraite venue, dans une ultime vie, il a su conserver un regard à la fois bienveillant, enthousiaste et curieux sur le monde qui l’entourait, qui se transformait. Il écrivit aussi (en 2004) laissant à tous, avec ses compagnons Pierre Barrère, Charles Franc, Guy Margariti et Jacques Nancy, notamment dans « Nos combats dans l’ombre », un témoignage incontestable sur l’histoire de notre pays et les vicissitudes d’une époque qu’il avait traversée, à l’heure de ses 20 ans, dans un souci de liberté et de tolérance qui ne l’a jamais quitté », ajoute Hervé Lapouge, qui donnera une conférence au mois de mars sur la vie de ce héros discret. - Sud Ouest Publié le 07/01/2015

Pierre Barrere

En 39/40, Pierre BARRERE était un jeune et brillant étudiant de l'université de médecine de Bordeaux. Il était avant tout considéré comme un « gentleman ». Toujours d'une grande élégance, il possèdait une verve naturelle qui le montrait du doigt, et excellait en courtoisie avec une voie tonitruante. Pierre BARRERE était un personnage exeptionnel ! qui marqua toute une génération de carabins (étudiants en médecines). Avec son ami d'étude Jean LAPEYRE-MENSIGNAC, Pierre sera un agent de liaison extraordinaire aux toutes premières heures de la résistance. Printemps 1941 marque le début de son activité extra-estudiantine. En dépit des abscences qui deviennent de plus en plus courantes durant son année, personne ne décèle son activité cachée et secrète.
Il va progressivement se balloter entre les « renseignements », « l'action » au réseau SOL (racine du B.O.A.-S.A.P. de la région B) et dans la foulée, rentre dans l'équipe de réception d'atterrissages « Lysander » et participe aux opérations « Serin » et « Albatros ».
De plus, dans le même temps, il doit également avec Guy MARGARITI organiser les parachutages « Homo » et « Arma » dans les Landes et les Basses-Pyrénées.
En conséquences de ses diverses activités qui lui vaillent d'être reconnu, « Hypoténuse » le contact directement pour l'accompagner dans ses déplacements et pour livrer - sous ses directives - des stocks d'armes aux différents groupes et maquis de la région.
Traqué par la Gestapo suite à l'arrestation du D.M.R. (Claude BONNIER alias Hypoténuse) le 9 fév. 1944, il prend la fuite vers l'Espagne avec son ami d'études. Malheureusement,  il sera arrêté et emprisonné au camp de concentration de Miramba de Ebro (entre Victoria et Burgos).
Par chance, il arrive à sortir et cours vers l'Afrique du Nord pour s'engager comme parachutiste dans les Commandos de France. Avec la première armée française, il participe aux combats de la libération jusqu'au berceau du IIIème Reich, et sera plusieurs fois cité.
Au sein de la « guerre clandestine » comme sur les divers fronts de combat, Pierre, fut très brillant. 
A la fin de la guerre, il reprendra ses études et deviendra médecin. 
Finallement, il regagnera sa maison familliale à Soustons où il s'occupera de promouvoir les activités économiques et touristiques de sa région tout en gardant précieuseument une clientèle médicale.
Pour tous les secteurs d'activités qu'il a pu traverser, Pierre BARRERE restera le respectueux « Moujik ».

 

Charles Franc

 

Jacques Nancy Jacques Nancy

(1912 - 1987)
Commandeur de la Légion d'Honneur
Médaille Militaire
Croix de Guerre avec 7 Citations
Rosette de la Résistance
Military Cross
Médaille des Evadés

Ingénieur électricien, mobilisé en 1939 comme Aspirant, il est prisonnier pendant la drole de guerre, il s'évade et entre dans la Résistance dans les Basses-Pyrénées. Il passe ensuite en Espagne ou il est fait prisonnier au camps de Miranda, après 6 mois de détention il peut enfin rejoindre Londres ou il suit un entrainement intensif de Commando-Parachutiste.
Présenté à Claude Bonnier en septembre 1943, il devient son adjoint à la Délégation Militaire Régionale de Bordeaux. Sous le pseudonyme de "SAPE" il est chargé de former des groupes de sabotages, fin janvier 1944, les deux hommes ont réussi a former et à armer environ 70 groupes de sabotages.
Après la mort de Claude Bonnier, Jacques Nancy coupé de Londres il décide avec 5 autres Résistants Charentais de créer un maquis afin de continuer la lutte.
C'est alors la naissance de la "SSS" (Section Spéciale de Sabotage) qui va être le groupe le plus actif de la Charente avec plus de 70 sabotages dans les deux Charentes !
Jacques Nancy termine sa carrière avec le grade de Capitaine, il décède le 10 Juillet 1987 à Salon de Provence. Il sera inhumé au Mémorial National de Chasseneuil le 7 Novembre 1987

 

 

Rchabas René Chabasse
Photo tirée du livre René Chabasse, de Lapeyre-Mensignac et alii, Pilote24, 1996.

René Chabasse fut le 1er homme, en 1941, à réussir à organiser un réseau de résistance cohérent et structuré à un tel niveau qu'il parvint à prendre la tête d'une équipe qui était en contact avec Londres.Il réceptionna des parachutages d'armes, improvisa des terrains d'atterrissages clandestins où des avions anglais atterrissaient ...Ces avions amenaient du matériel radio et des armes.Ils emmenaient également,à Londres, des personnalités et des résistants traqués par la Gestapo; ou faisait passer en zone libre des personnes persécutés. Il était également très lié avec le maquis. 
 

En 1942, il monta, avec deux amis de Montbron, un réseau d'évasion vers la zone libre. René Chabasse fournissait également, aux résistants et autres, de faux papiers,de faux laisser-passer, de faux certificats de travail, de fausses cartes d'identité, ... Avec tous ces actes de  résistance, "Le Parrain" finira par être recherché en Normandie et au Mans.
    Plus tard, il est chargé, par les Services Spéciaux Français de Londres, de trouver des terrains d'atterrissages pour les avions venant de Londres et volant de nuit (ex: Angeac en 1943). Pourtant en Mai, ils seront dénoncés et ils se disperseront. René Chabasse est nommé chef des opérations aériennes en Charente. Il organisera donc plusieurs terrains d'atterrissages pour les parachutages clandestins des containers remplis d'armes.René Chabasse finit par être de plus en plus suspecté par la Gestapo; les Allemands le cherchent.C'est le lundi 21 Février 1944 que le drame se déroulera.Ce jour-là, il montera donc à Angoulême, alors qu'il sait qu'il y est recherché: il dit "ce sera la dernière fois, mais il faut que je rencontre mes amis pour les prévenir du danger.". Malgrès les avertissements de ses amis, il se rend à "la boîte aux lettres" au 88 du Boulevard. Malheureusement, la maison est surveillée par la Gestapo. Au moment où il s'apprête à déposer le message, un policier allemand le saisit par le bras et appel ses collègues. "Le Parrain" est arrêté et conduit au poste de garde de la caserne.Il en ressort  10 minutes après qu'il se soit débarrassé de ses gardes.Il aperçoit un cycliste, lui crie de s'arrêter,mais le cycliste continue.Il se met donc à courir, mais s'enfonce dans une impasse. Il est rattrappé et ramené vers la caserne par 4 ou 5 boches. Encore une fois, il réussit à s'échapper et se remet à courir. Il arrive à un tournant et au moment de le passer, le garde de la caserne tire et René Chabasse tombe. Il sera achevé par une balle de revolver.

Ci-dessous le Boulevard René Chabasse et la caserne :
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"Le Parrain"  aura donc sauvé des centaines de Juifs et de malheureux traqués par les boches, en les faisant passer en zone libre. On peut dire qu'il est à la base des relations franco-anglaises.

Le 21 Février 1944, à 17h30, à l'angle de la rue de périgueux et du boulevard d'Orfont, un jeune homme de 23 ans vient de mourir: c'est René Chabasse.

René Chabasse a fait don de sa jeunesse à la France. d'après L'armée de l'ombre, LE MAQUIS CHARENTAIS "BIR HACHEIM" 1943-1945 par Raymond Troussard

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